Problèmes de moisissures causés par la pose inadéquate de fourrures en bois en sous-sol sous le niveau de la dalle
- Jean Duguay

- 16 juin
- 2 min de lecture
Dans le domaine de la construction résidentielle, la pose de fourrures en bois directement contre ou sous la dalle de béton du sous-sol constitue une pratique malheureusement encore trop répandue — et lourde de conséquences. Plusieurs années après la construction, on observe fréquemment des signes de moisissures et de dégradation au bas des murs, compromettant la salubrité de l’environnement intérieur ainsi que l’intégrité des matériaux.
Une pratique non conforme aux exigences du Code
Le Code de construction du Québec, Division B, identifie clairement les exigences visant à protéger les composants en bois contre l’humidité et la pourriture dans les zones exposées :
Article 9.23.2.2.
L’extrémité d’une poutre, d’une solive ou d’un autre élément d’ossature en bois qui est encastrée dans la maçonnerie ou le béton doit subir un traitement préventif contre la pourriture si la face inférieure de l’élément se trouve au niveau du sol ou au-dessous de ce niveau ou, à défaut, il faut prévoir un espace d’air de 12 mm à l’extrémité et sur les côtés de l’élément.
Ainsi, toute fourrure en bois qui descend sous le niveau de la dalle sans traitement préventif ni espace d’air constitue une non-conformité manifeste. Le bois exposé à une source constante d’humidité, comme le béton, agit comme un pont d’absorption capillaire. À long terme, cette exposition prolongée favorise le développement de moisissures, la pourriture du bois et l’atteinte de la structure du mur.
Article 9.23.2.3.
Les éléments d’ossature en bois non traités qui reposent sur du béton en contact avec le sol ou du remblai doivent être isolés du béton par une membrane de polyéthylène d’au moins 0,5 mm ou par un matériau de couverture en rouleau de type S. Cette exigence ne s’applique pas si l’élément se trouve à 150 mm au-dessus du sol.
Ce second article précise l’importance de l’isolation capillaire entre le bois et le béton. Trop souvent, les fourrures sont placées directement sur la dalle sans membrane, ou encore — ce qui est plus grave — fixées verticalement à la fondation jusqu’en dessous de la dalle, créant une zone d'humidité stagnante au pied des murs.
Conséquences à long terme
Lorsque ces règles élémentaires sont ignorées :
Des moisissures s’installent dans les murs à la base, en lien direct avec l’humidité absorbée par le bois.
Des odeurs nauséabondes envahissent les espaces.
La santé des occupants peut être affectée (problèmes respiratoires, allergies, etc.).
La valeur immobilière est compromise par la présence de conditions insalubres.
Des correctifs coûteux devront être réalisés, notamment le remplacement du gypse, de l’isolant et des fourrures, ainsi que le traitement antifongique de la structure.
Recommandations professionnelles
Il est impératif, lors de travaux de finition ou de rénovation de sous-sol :
De respecter les exigences du Code, notamment l’élévation minimale de 150 mm du bois par rapport au sol;
D’utiliser des fourrures traitées sous pression si leur contact avec le béton est inévitable;
D’installer une membrane pare-humidité continue entre tout composant en bois et le béton de fondation ou la dalle;
Conclusion
L’utilisation inadéquate des fourrures en bois sous le niveau de la dalle de béton est une pratique à proscrire rigoureusement. Elle va à l’encontre des prescriptions du Code de construction et génère, avec le temps, des problématiques coûteuses et néfastes pour les occupants. Une exécution conforme et préventive demeure la meilleure protection contre les dommages liés à l’humidité dans les sous-sols résidentiels.





Commentaires